Principes d'an-archie pure et appliquée
mardi, 20 juillet 2010
par Paul Valéry
Tout mystique est un vase d’anarchie.
Devant Dieu considéré dans le secret de soi, et comme un secret de soi, rien ne tient.
Tout pouvoir est méprisable.
Cependant qu’est-ce que Dieu et qu’est-ce que le pouvoir ?
L’un, est le plus fort absolument (par définition).
L’autre, le plus fort mais pragmatiquement.
Pascal est le type de l’anarchiste et c’est ce que je trouve de mieux en lui.
« Anarchiste » c’est l’observateur qui voit ce qu’il voit et non ce qu’il est d’usage que l’on voie.
Il raisonne là-dessus.
An–archie est la tentative de chacun de refuser toute soumission à l’injonction qui se fonde sur l’invérifiable.
L’individu distingue l’individu dans le précepte ou la doctrine qu’on veut qu’il adopte et qui se revêt de termes dont nul individu n’est capable.
« Sois sûr de ce dont je t’assure et ne suis pas sûr, et ne puis l’être. »
« Fais, obéis, pour le bien général qui est l’idée que j’en ai, moi. »
Toute « politique » se réduit à ceci : celui qui a la force, ou qui est censé l’avoir, peut faire ce qu’il veut.
Et c’est d’ailleurs une Vérité de la Palice.
« Io sono il conte di Boglio / Che facei quello che Voglio »
( ce comte fut pendu par le duc de Savoie qui entendait dire tout seul la même chose).
L’individu se doit de tolérer et de mépriser l’État.
L’État est affaire d’ordre pratique, nécessité pratique, donc de la vie passagère. Rien de la vie éternelle ne le concerne. Il n’y connaît rien. Il en gêne la poursuite et même la contrarie.
3 commentaires
À propos du poète Paul VALÉRY, ceux qui pensent que son poëme "Le Cimetière marin" est une thèse sur le néant de la vie après la mort auront tout loisir, sur quelque plage de fin sable, de méditer les profondes réflexions que Maxence CARON développe dans son livre "Pages" (Paris, Séguier, 2009) pp. 119-129, au chapitre VII : 'Sens inconnu du Cimetière marin de Valéry', qui se conclut ansi : " Valéry est le poëte de l'humilité pensive en attente du Principe." Et quand on connaît l'importance du Principe dans l'œuvre de CARON, on ne peut que sortir surpris, choqué, étonné ou émerveillé de ces lumineuses pages, c'est selon.
Arrête, Caron, on t'a reconnu.
Il y a un verset biblique que j'aime beaucoup, qui est extraordinaire, unique dans toutes les Écritures Saintes. Il s'agit du verset 4 du Psaume 2 :
"Celui qui siège dans les cieux sourit ( ou s'en amuse)!"
JG pourra facilement reconnaître ce Psaume cité par Maxence CARON en :
* La Vérité captive. De la philosophie ( le Cerf/Ad Solem, 2009 ) p. 70 ;
* Pages. Le sens, la musique et les mots ( Séguier, 2009 ) p. 426.
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