Mensonge soviétique et vérité romanesque
mercredi, 27 octobre 2010
par Falk van Gaver
Véronique Hallereau, Soljenitsyne, une destin, L’Œuvre, 2010.
« Ne pas vivre dans le mensonge. » (Alexandre Soljenitsyne)
Pendant que les apprentis révolutionnaires et les boyscouts situationnistes préparaient le Grand jeu de "Mai 68", jouant à la clandestinité prolétarienne dans la France du Général et l’Europe de Papa, d’autres, de l’autre côté du miroir, de l’autre côté du rideau, de l’autre côté du mur, jouaient leur honneur et leur peau. Les dissidents. Les géants. On connaît le mot de Bernard de Chartres (XIIe s.) : « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants, etc.» Dont acte. C’est ce sentiment qui nous frappe tous quand nous sommes confrontés à la figure monumentale d’Alexandre Soljenitsyne. Et il a frappé, comme tant d’autres, Véronique Hallereau, dès sa jeunesse. Mais plutôt que de saluer de loin et en termes convenus le bronze gigantesque, la fresque héroïque – cette épopée d’un homme seul contre un système, cet homme qui a refusé d’être davantage un numéro de zek… – et est devenu un nom –, Véronique Hallereau a approché l’homme – à travers l’œuvre d’abord : Soljenitsyne, un destin[1]. Portrait littéraire donc, ou biographie littéraire – tant l’œuvre et la vie sont liés.
Né en 1918, arrêté en 1945 – deux dates fortes, charnières – pour avoir osé critiquer Staline « la moustache » dans les lettres – la fameuse « résolution n°1 », germe de toutes les autres – le capitaine Soljenitsyne, marxiste-léniniste fervent, va passer de l’autre côté de l’ombre. Le goulag. Rideau de fer au carré. Plus tard, il y verra le doigt de Dieu qui lui faisant toucher la vérité du régime l’aura à tout jamais délivré de l’idéologie. Car le camp de travail et de mort n’est pas un accident, un excès, un abus du totalitarisme (qu’il soit communiste, nazi ou fasciste), il en est la vérité ultime, le fondement secret et manifeste, la réalité totale et définitive. Camp et prison de 26 à 34 ans. 1953 : date charnière encore. Relégation aux confins centre-asiatiques de l’Empire rouge. En prison, en camp, cependant, il fait auprès des prisonniers l’expérience paradoxale de la liberté – intellectuelle, et spirituelle. « Les opinions différaient, certains étaient monarchistes, lui-même marxiste, mais l’amour de la liberté et l’indépendance d’esprit les unissaient plus que ne les séparaient ces divergences. »[2] Au cœur caché de l’Union soviétique reparaît le vrai visage de la Russie. « Sa Russie est la Russie souffrante, celle qui est en prison, celle qui est déportée, celle qui est humiliée. »[3] Libération spirituelle. Conversion. Les écailles tombées des yeux.
De retour en Russie, il devient instituteur de village, et se met à l’ouvrage. Rythme quasi monastique, intensité de vie, densité d’œuvre. Bourreau de travail. La vérité sur, ou contre, tout contre, Staline, mais aussi Khrouchtchev, et tout l’URSS. « Le vrai centre de gravité de l’histoire contemporaine, c’est le camp. Dans la Russie stalinienne, on ne peut devenir un grand écrivain ans avoir été au camp. »[4] C’est l’époque du samizdat, de la dissidence, de la littérature clandestine. Il mène une vie d’agent secret, dont le seul gouvernement est la liberté ; la seule fidélité, la vérité. 1962 : est autorisée la parution d’Une journée d’Ivan Denissovitch dans le n°11 de la revue littéraire Novy Mir. C’est un séisme spirituel. Soljenitsyne, bien vite, devient l’ennemi public n°1. Persécutions, perquisitions, intimidations, manipulations. Soljenitsyne a anticipé, s’est organisé, est déjà entré en résistance. En fin stratège, il a toujours un coup d’avance. Il a son réseau, les « invisibles », il rassemble en secret les innombrables témoignages qui serviront à L’Archipel du goulag. Témoignage, martyre – martyrologe. Ce roman sans fiction. Vérité romanesque contre mensonge soviétique. La Terreur rouge s’est particulièrement attaquée aux écrivains : « Assassinés, Nicolas Goumilev, Ossip Mandelstam, Isaac Babel, Boris Pilniak, Nicolas Kliouev, Daniel Kharms, peut-être Serge Essenine. Suicidés, Vladimir Maïakovski, Marina Tsvetaieva, deux ans après son retour. Mort de désespoir, Alexandre Blok, qui déclara peu avant, en 1921 : ‘Le poète meurt parce qu’il ne peut plus respirer.’ Et signait ses lettres ‘Blok, incapable d’écrire en vers’. Inadaptés, censurés ou rapidement interdits, Anna Akhmatova, André Biely, Boris Pasternak, Mikhaïl Boulgakov, André Platonov, Vassili Grossman, Eugene Zamiatine qui finit par émigrer. Même Maxime Gorki fut isolé, quasiment emprisonné dans une cage dorée. Dans ces conditions, la prise de parole d’un écrivain comme Alexandre Soljenitsyne pouvait effrayer les dirigeants soviétiques. Écrire était un acte politique. »[5] Elie contre Achab et Jézabel. « La conscience vivante, bien que fragile et immatérielle, est plus forte que les violences de l’histoire. »[6] 1965 : la dissidence fait du bruit. Mouvement de contestation pacifique du pouvoir soviétique, révolte des intellectuels qui réclament et incarnent la liberté littéraire. Leur tactique ? Faire pisser le code. « ‘Faire pisser le code’ consistait donc à invoquer les textes pour en exiger l’application littérale par ceux-là même qui les avaient promulgués, et qui s’indignaient de cette méthode bien insolente. »[7]
Soljenitsyne, quant à lui, demeure solitaire. Écriture. Le premier cercle, Le pavillon des cancéreux, Le chêne et le veau. « Être un écrivain libre en URSS, responsable de ses écrits et soucieux de son style, oblige à un moment ou à un autre à affronter le Parti. »[8] Soljenitsyne garde une confiance surnaturelle. Vertu de force. « Les souhaits élevés ne manquent jamais d’être exaucés », écrit-il. Il vise à montrer « comment, sous un régime totalitaire, un homme peut reprendre la parole confisquée dès la naissance, dans quelles conditions il peut écrire ‘je’, donner son point de vue. »[9] C’est un long bras de fer avec le KGB, lequel, ne pouvant le faire plier, ira jusqu'à essayer de l’assassiner – au parapluie bulgare. « Tout passe, seule reste la vérité », lui écrit un ami. La foi supporte tout, endure tout, espère tout. « La foi de Soljenitsyne a la même source que son art : son expérience des camps. Il n’était rien sans cette expérience du dépouillement dans lequel se trouvent la liberté, la conscience et Dieu. »[10] Il connaît bien en URSS le Père Alexandre Men, prêtre d’élite actif dans les milieux dissidents ; et, aux États-Unis, le suit avec attention le Père Alexandre Schmemann, « père » de l’Église orthodoxe autocéphale américaine, qui avait une émission hebdomadaire dans le programme russe de Radio-Liberté, une émission que Soljenitsyne écoutait avec grand intérêt. Fidèle, Soljenitsyne, mais libre toit autant que fidèle. « Traitant toujours les autres d’égal à égal, il n’était humble que devant les zeks, les saints et Dieu. » [11] À Pâques 1972, il écrit une lettre ouverte au Patriarche Pimene : « Ne vous laissez pas supposer, ne vous forcez pas à croire que, pour le clergé de l’Église russe, l’autorité terrestre est plus haute que l’autorité céleste, la responsabilité terrestre plus terrifiante que la responsabilité devant Dieu. » Scandale. Les milieux religieux lui tombent dessus. Sauf Schmemann : « Dans l’Ancien Testament, dans l’histoire du vieux peuple élu, il y avait le phénomène étonnant des prophètes. Des hommes étranges et extraordinaires qui ne pouvaient éprouver la paix et l’autosatisfaction, qui nageaient, comme ils disaient, contre le courant, disaient la vérité, proclamaient le jugement céleste sur tous les mensonges, faiblesses et hypocrisies… Et maintenant cet esprit prophétique oublié s’est soudainement réveillé au cœur de la chrétienté. Nous entendons la voix sonore d’un homme seul qui dit haut et fort que tout ce qui se passe – concessions, soumission, le monde éternel de l’Église se compromettant avec le monde et le pouvoir politique – tout cela est le mal. Et cet homme est Soljenitsyne. »
1973 : nouveau séisme. Parution de L’Archipel du goulag. Vision des catacombes. Œuvre de circonstance ? Non. « Une œuvre d’art porte en soi sa propre confirmation… Les œuvres d’art qui ont cherché la vérité profonde comme une force vivante s’emparent de nous et s’imposent à nous, et personne, jamais, même dans les âges à venir, ne pourra les réfuter », affirme Soljenitsyne. « L’œuvre d’art ne doit pas servir une cause sociale ou politique particulière (ce n’est pas la théorie de l’art engagé), mais elle doit être du côté de la justice et de la vérité, selon la conception traditionnelle de la littérature russe. »[12] Le non est la première liberté. Et il s’exprime notamment dans les lettres publiques, comme celle aux dirigeants de l’Union soviétique de cette même année 1973. 1974 : Ne pas vivre dans le mensonge, dernier texte publié en URSS, en samizdat. 1974 : convocations, arrestations, expulsion d’URSS. Des voix sous les décombres. Coup pour coup.
Il s’installe dans le Vermont, aux États-Unis. Isolement encore, sauvagerie – et travail. Famille. Et dénonciation persévérante du communisme : « Le communisme est antihumain. Nous sommes des hommes, nous voulons vivre comme des hommes. » 1978, C’est le discours de Harvard, Un monde éclaté ou Le déclin du courage, où il fustige l’Occident moderne, agnostique, relativiste, libéral, capitaliste et individualiste. Impardonnable. Réactionnaire. Soljenitsyne fatigue, ennuie, lasse – sauf une poignée de fidèles. Son prophétisme rugueux était mille fois plus réaliste que les idées en vogue.
En 1990, dans Comment réaménager notre Russie ?, publié à Moscou par millions d’exemplaires (23 millions !), il expose une vision politique pragmatique – dont les grandes lignes pourraient être appelées patriotisme, anti-impérialisme, anti-expansionnisme, isolationnisme, localisme, décentralisation, auto-organisation, autogestion, autolimitation, subsidiarité… Pour lui, on ne peut être préservé de la tyrannie que par la « démocratie des petits espaces », fondée sur la tradition russe des zemstvos. Sa principale proposition politique est de décentraliser l’immense pays en confiant un grand nombre de responsabilités aux institutions locales. Amoureux des révoltes et des révoltés, comme Jacques Ellul, Soljenitsyne condamne en revanche irrévocablement toute révolution, il aura encore l’occasion de le dire – et de se faire mal voir des intelligentsias occidentales – en Vendée, Mont-des-Alouettes, pour 1993. Il y rappelle que Lénine citait souvent Robespierre et, face aux soulèvements paysans, invoquait la Vendée et les « colonnes infernales » comme exemple d’une répression réussie. D’une révolution l’autre… Antijacobin, anti-impérialiste, antimondialiste aussi. Pour Soljenitsyne, il faut bien se garder de vouloir uniformiser l’humanité, car sa pluralité est sa beauté, elle répond à un dessein mystérieux qu’il ne nous appartient pas de changer : « Toute culture indépendante, ancienne et profondément enracinée, en particulier si elle est répandue sur une large part de la surface de la terre, constitue un monde en soi, plein de mystères et de raisons d’étonnement pour la pensée occidentale. »
1994 : c’est le retour en Russie, lentement par l’Asie, la Sibérie. Il reste le porte-voix des sans-voix, sa voix s’était enflée durant toutes ces longues années de lutte et d’exil du murmure de toutes les petites voix privées de liberté. Il fait de la radio, de la télévision. Nul n’est prophète en son pays. Il quitte la vie politique, se réfugie dans une maison entourée de forêt, où écrire et travailler. Respecté sous Eltsine comme sous Poutine, mais à l’écart, comme D’Annunzio sous Mussolini. 1998 : La Russie sous l’avalanche – ou comment le libéralisme, profitant du champ de ruines de la société totalitaire, a détruit le pays. « Quelle souffrance d’éprouver un sentiment de honte pour sa patrie. De voir quelles mains indifférentes ou malpropres dirigent sa vie, stupidement ou par intérêt. Quels visages hautains ou perfides ou flétris elle offre au monde. Quel breuvage délétère on lui fait ingurgiter au lieu d’une saine nourriture spirituelle. A quelle désolation, à quelle misère est réduite la vie du peuple qui n’a plus la force de se relever. » Nous en sommes tous là. Il meurt le 3 aout 2008, fête des saint Macchabées, guerriers martyrs, il y a deux ans, déjà. Sa voix nous manque, sa voix nous hante. Là où est le cadavre, là se rassembleront les vautours. Vladimir Boukovski, dissident historique, rappelle à l’ordre les disséqueurs de cadavre et autres pisse-vinaigre : « Vous pensez que vous avez gagné à ne pas écouter la voix de Soljenitsyne ? Vous y avez perdu. Sa voix – c’est votre voix. La voix de ceux qu’on a tués, idiots – vos pères, vos grands-pères, vos oncles, ne le comprenez-vous donc pas ? Ceux qui n’écoutent pas Soljenitsyne n’écoutent pas votre douleur, précisément la vôtre. »
Reste l’œuvre, immense, celle du plus grand écrivain russe du XXe siècle, que peu encore lisent, malheureusement, mais qui aura une postérité inouïe une fois passée la publicité momentanée de la guerre froide et le reflux postsoviétique. Le livre de Véronique Hallereau, résultat de décennies de lecture et d’années de travail – dont nous n’avons ici qu’esquissé quelques-unes des pistes explorées – est sans doute la meilleure introduction à l’œuvre-vie du grand Alexandre.
NOTES :
[1] Véronique Hallereau, Soljenitsyne, un destin, L’Œuvre, 2010.
[2] Ibid., p. 25.
[3] Ibid., p. 41.
[4] Ibid. , p. 70.
[5] Ibid., p. 141-142.
[6] Ibid., p. 131.
[7] Ibid, p. 140.
[8] Ibid, p. 148.
[9] Ibid, p. 158.
[10] Ibid, p. 181.
[11] Ibid, p. 184-185.
[12] Ibid, p. 202.
12 commentaires
Très bon.
Véronique Hallereau est un auteur qui mérite d'être reconnu.
J'ai lu quelque part qu'Alexandre SOLJENITSYNE écrivit un commentaire des "Protocoles des Sages de Sion" en 1966 qui n'aurait été publié qu'à titre posthume. Or, je n'ai pas pu retrouver traces de ce commentaire. Véronique HALLEREAU, qui connaît si bien l'œuvre du prix Nobel russe, pourrait-elle me renseigner à ce sujet ? Je la remercie d'avance. SOLJENITSYNE aurait vu dans les "Protocoles" (édités par le Russe Serge NILUS en 1905) une annonce prophétique de la "nouvelle Bourgeoisie adoratrice de Mammon". Incidemment, rappelons les fortes paroles de BENOÎT XVI lors de l'ouverture du dernier Synode des évêques du Moyen-Orient, ce 11 octobre dernier à Rome : "Le Christ, l'unique Fils de Dieu est né en ce monde afin de détruire les "dieux" à l'aide de la souffrance et du martyre de ses témoins. Pensons aux grandes puissances historiques du monde actuel ; pensons aux capitaux anonymes qui asservissent l'homme. Ce ne sont plus des choses de l'homme ; ils sont au contraire un pouvoir anonyme au service duquel les hommes se mettent, souffrent et meurent. Ils sont un pouvoir destructeur qui menace le monde !"
Pourriez-vous, cher Jean-Marie, être moins évasif que votre "J'ai lu quelque part" ? Craindriez-vous de citer vos sources, vous qui êtes toujours si exhaustif dans vos références ? Avez-vous au moins lu le livre de Véronique Hallereau ? L'auteur fait-il une quelconque allusion à ce que vous avancez ?
Sauf erreur de ma part, il n'y a aucune référence à l'analyse des "Protocoles" par SOLJÉNITSYNE sur le site Wikipédia, que ce soit à SOLJÉNITSYNE ou à Protocoles des Sages de Sion. Seule une allusion trouvée sur le site voxnr.com qui cite la revue L'Arche n° 570 d'octobre 2005. Mais, comme on ne précise ni le lieu d'édition, ni l'éditeur, ni l'année de publication du commentaire qu'aurait écrit le prix Nobel de (contre) littérature et qui aurait été publié à titre posthume, le mieux est de passer outre, sinon on ne travaille pas sérieusement. J'ai déjà écrit à Véronique HALLEREAU pour avoir plus de précisions là-dessus. Je ne pourrai lire son livre qu'à mon retour de voyage.
Merci, cher Jean-Marie, pour ces précisions. Le blog que vous citez ne me semble pas très "recommandable". Quant au n° 570 de la revue l'Arche vous pouvez essayer de vous le procurer en écrivant à info@arche-mag.com/. Vous n'ignorez pas que le texte des "Protocoles" est un faux utilisé par la propagande antisémite (lire à ce sujet : Pierre-André Taguieff, "L'imaginaire du complot mondial - Aspects d'un mythe moderne", Mille et une nuits, 2006) . Je vais moi-même lire l'ouvrage de Véronique Hallereau dans les prochains jours. Tenez-nous au courant si vous obtenez une réponse de l'auteur. Bon vent (marial) pour votre voyage !
Véronique HALLEREAU me signale qu'Alexandre SOLJÉNITSYNE mentionne seulement les "Protocoles" dans le deuxième tome des "Deux cents ans ensemble". À propos du "faux', on peut lire l'ouvrage de Jean-Gaston BARDET : "QaBaLaH de Joie, Kabbale de mort", Paris, Maloine, 1979.
Je dois aux lecteurs de ce site la réponse de Véronique HALLEREAU à ma question :
"La seule mention que j'aie jamais lue sur le "Protocole" [sic] dans l'œuvre de l'écrivain russe se trouve dans le deuxième tome de "Deux cents ans ensemble". Il ne semble d'ailleurs pas que Soljénitsyne se soit passionné pour ce pamphlet fabriqué par la police tsariste.
Il est vrai cependant que des adversaires de l'écrivain, n'aimant pas du tout "Deux cents ans ensemble", ont récupéré de vieux brouillons de Soljénitsyne ( qui avait commencé des recherches sur le rôle de la question juive dans le processus révolutionnaire pour "La Roue rouge" ) et les ont falsifiés pour faire croire que Soljénitsyne était un antisémite. Mais l'écrivain est intervenu à ce sujet dans un article ( "Les barbouilleurs ne cherchent pas la lumière", traduit en français ) pour dire qu'il reniait ces brouillons devenus méconnaissables. Cette histoire date de 2003."
L'influence de nombreux juifs dans la révolution russe est un secret de Polichinelle et n'a rien à voir avec un quelconque sentiment antisémite ; se reporter, par ex., au site du rav Ron CHAYA qui connaît tout cela par cœur. Quant à parler de "pamphlet fabriqué" ... La naïveté des bons n'a d'égale que la bêtise des méchants.
Comment pouvez-vous être aussi frileux ; aussi pitoyable finalement dans vos réponses à M. Mathieu ?
Vous utilisez la rhétorique habituelle des droitdelhomistes : "faux" "police tsariste" "blog pas recommandable" etc.
Tous les clichés y sont.
Pourtant les faits sont têtus : Alexandre Soljenitsyne a écrit dans les dernières années de sa vie une étude sur les protocoles ; il doit s'agir sans doute du fameux texte des années 60 retravaillé et re-documenté.
Je considère ce texte comme testament littéraire d’AS.
Or, en dehors du lectorat russe ce texte n'existe tout simplement pas.
J'ai sollicité la maison Fayard (qui, si mes notions juridiques sont bonnes, a un devoir contractuel envers les ayants droits du grand écrivain défunt, de traduire et publier la totalité de son œuvre) à plusieurs reprises pour savoir s'ils envisageaient la publication de ce texte en français et personne n'a jamais rien pu me dire.
Le poisson est noyé ; nous pouvons dormir tranquillement ; Kadaré, que la maison Fayard propose par mètre cube sur palette sur son stand à l’occasion des salons littéraires se porte à merveille, tellement sa littérature paraît cruciale pour la compréhension du monde, et Soljenitsyne a dû avec l’écriture de ce texte en 2002 signer son arrêt de mort littéraire et médiatique en occident.
Dormez les braves gens, l’URSS et ses apparatchiks de Bruxelles, et surtout leur relais médiatiques (dont vous faites sans doute partie – consciemment ?) s’occupent du tout.
Ça me fait penser à la fameuse publicité de je ne sais plus quelle société des pompes-funèbres : « Mourez l’esprit tranquille, Roblot s’occupe de tout le reste ! »
Cela est fort bien dit... mais pourriez-vous nous donner les références exactes de l'édition russe princeps, ainsi que les éventuelles rééditions de cet ouvrage ?
Désolé de vous avoir déçu ; malgré mes recherches et multiples courriers que j’ai envoyé un peu partout (En Russie et France principalement) je n’ai pas reçu à ce jour une seule réponse.
Ni confirmative, au sujet de ce que j’avance ; ni infirmative.
Néanmoins je maintiens ce que j’ai dit plus-haut ; le compte-rendu que j’ai lu lors de la mort de AS est resté vivant dans mes souvenirs ; et comme je suis du genre à garder beaucoup de choses dans mes archives, il réapparaitra bien un jour.
Entretemps je finirais bien par trouver ce que je cherche ; il me reste une piste que je n’ai tj pas tenté.
En attendant je suis dans l’obligation de reconnaitre que l’ouvrage dont je parle n’existe pas dans la bibliographie officielle d’AS.
Un article de LIESI donne quelques explications sur l'analyse des protocoles par Alexandre Soljenitsyne :
"L’auteur russe est si bouleversé du
résultat de son étude qu’il en INTERDIRA la
publication JUSQU’A SA MORT. En 2001, avec les
événements du 11-Septembre, le cartel bancaire
impose, par la force, un nouveau paradigme. D’aucuns
choisissent alors de diffuser, à un très petit nombre
d’exemplaires, les résultats des travaux analytiques
d’Alexandre Soljenitsyne sur les Protocoles"
http://vivresansogm.org/piecesjointesdes/lettre-209-pdf.pdf
P.3
Cette référence ne nous était pas inconnue. Ce n'est qu'une assertion abstraite. Le problème demeure : comment se procurer ce travail, s'il est paru - même sous forme de samizdat ?
Écrire un commentaire
NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.