Gaza

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Amel Zmerli

  

Il n’y a pas de destin dans le vacarme

Le clair-obscur et les carcasses d’hommes      

La marche des choses

Femmes qui se penchent

Têtes inclinées buveuses de malheur

On ne sait pas comment sortir de l’ornière

Aucune effraction ne livre le dedans

On écoute l’intensité

De la parole qui se perd en écho

 

Dorment dans l’amas des ruines

Les hommes et les femmes

Perdus dans la plaie du temps

Une histoire de mauvaises frontières

La pierre sans dédicace

Ils se regardent

Ne se voient qu’à peine

À grands coup de vivres

Qui ne viennent pas

À grand coup d’espérance

 

Nous voici couvert de désespoirs à ne plus savoir qu’en faire
Le temps de l’emprise
des mots et des contre-images
Entropie du désastre
Les hommes gravitent autour de leur propre folie
Ils ne s’autorisent pas

 

C’est le désert et ce manque de
Nous n’est plus du sujet ni des autres
Nous est un mensonge d’hiver en plein été
Un œil qui a démissionné après avoir
Avoir chanté avec les oliviers

 

 

 

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* Illustration : dessin de l’auteure.