193 pages, 13,5 €

La gnose anarchiste, esquissée dans cet ouvrage collectif, se propose de lire l’histoire de l’humanité – et singulièrement du monde moderne – comme une subversion continue de l’idée libertaire. L’archè, principe d’autorité transcendant, engendre une énergie religieuse qui fonde tous les totalitarismes. Au contraire, le principe d’anarchie pure, l’anarchè, contient le contre-paradigme de la réinitialisation étatique du monde : la gnose anarchiste est le dernier recours de l’humain contre le posthumain cybernétique.

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SOMMAIRE

*** : Amaurose. Photographies de Kader Benamer.

Michel Antony : Anarchismes sans gnose.

Alain Santacreu : Anthropologie fondamentale pour une gnose anarchiste.

Édouard Jourdain : Anarchisme et absolu. Une lecture politique de la Genèse.

Brice Bonfanti : Chants d'utopie XXIX (ébauche).

Alain Santacreu : Langage d'utopie. La divine jonglerie de Brice Bonfanti.

David Bisson : Anarchie et gnose. Sortir de la prison/S'ouvrir au ciel.

Stéphane Sangral : L'individuité. Démocratisation du mystère de l'incarnation.

Georges Lapierre : L'écroulement sans fin du monde (entretien).

Éric Coulon : La subversion gnostique comme débordement radical.

Michael Löwy : Messianisme et anarchisme. Le cas Walter Benjamin.

Michel Maffesoli : L'Église invisible. Gnose et anarchie.

Aurélien Demars : Gnose et anarchie selon Benjamin Fondane.

Mehdi Belhaj Kacem : Anarchie, anarchisme, chaos, vérité.

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AUTEURS

Michel Antony

  Militant et responsable syndicaliste de 1967 à 2005 et militant associatif en faveur des services publics de proximité (en Franche Comté et au niveau national) et en solidarité avec les populations étrangères (migrants, sans papiers…) Ancien fondateur et président de la Coordination nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, et membre du Conseil d’administration de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics. Sensibilité proche du socialisme libertaire et autogestionnaire ainsi que de l’écologie sociale. Agrégé d’histoire, enseignant et chercheur en histoire sociale, spécialisé dans les utopies libertaires et les alternatives ouvertes et antiautoritaires, et historien des anarchismes.

  Bibliographie complète : [https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Antony]

  Site internet : [www.acratie.eu]

Mehdi Belhaj Kacem

   Né en 1973, il entre précocement en littérature avec ses romans Cancer (Tristram, 1994) et Vies et morts d’Irène Lepic(Tristram, 1996). Acteur pour Laetita Masson (En avoir ou pas, 1995), il sera choisi comme premier rôle par Philippe Garrel (Sauvage Innocence, 2011).  Son passage à l’écriture philosophique, avec Esthétique du chaos (Tristram, 2000), et Society (Tristram, 2001) l’amènera à l’élaboration d’une pensée de L’esprit du nihilisme (somme publiée en cinq tomes entre 2007 et 2013). Parmi ses derniers ouvrages, on retiendra notamment : Inesthétique et mimésis (Lignes, 2010), Après Badiou (Grasset, 2011), Être et sexuation (Stock, 2013), Algèbre de la tragédie (Léo Scheer, 2014), Transgression and the Inexistant (Bloomsbury Academics, 2014), Artaud et la Théorie du complot, Tristram, 2015), Dieu : La mémoire, la technoscience et le mal (Les liens qui libèrent, 2017), Système du pléonectique (Diaphanes, 2020).

Kader Benamer : 

   Les photographies de Kader Benamer que l’on découvrira tout au long de ce numéro ne sont pas illustratives des articles, elles visent à provoquer une obliquité singulière du regard lisant, une perspective latérale à la lecture axiale. Littéraire de formation, la question de l’image comme trope et effet de style s’est imposée à Kader Benamer. Ainsi, par contiguïté et continuité, il a développé un intérêt pour la photographie et la vidéo. Écrire et faire des images sont devenus des activités parallèles. Par la photographie, il interroge notamment l’espace familier contemporain qu’est (devenue) la ville. Espace familier mais profondément peu ordinaire. Il y puise l’étrange, le singulier, le bizarre, le versatile, l’éphémère. En d’autres termes : la part maudite des lieux pas si domestiques en deçà des apparences. Sa recherche se cristallise dans le vocable “amaurose”, terme étrange qui n’est pas un néologisme : Amaurose est une pathologie qui touche l’œil en le privant partiellement de la faculté de vision sans lésion ni raison concrètes.

David Bisson

  Historien des idées, ses recherches portent sur les courants ésotériques contemporains, notamment sur les relations qui se nouent entre le politique et le religieux, à travers les notions de “métapolitique” et d’ “infrapolitique”. Publication : René Guénon, une politique de l’esprit, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, 2013.

Brice Bonfanti

  Poète œuvrier, né Frigau, en 1978. Durant sept ans conservateur des manuscrits de Stendhal à Grenoble, et libraire aujourd’hui. Depuis l’an 2000 à Milan, écrit en premier lieu l’un après l’autre des Chants d’utopie, et les dit, psalmodie, en public. Un chapitre par chant est audible sur son site [www.bricebonfanti.com]. Les Chants d’utopie sont publiés aux éditions Sens & Tonka, par cycles de neuf chants. Le troisième est paru en septembre 2021. Neuf cycles ont été annoncés.

Éric Coulon

  Diplômé de Philosophie. Ancien enseignant de philosophie (École d’arts appliqués, Lycées, École d’ingénieur). Fondateur des Rencontres Raymond Abellio. Créateur de la logopraxie et du Cabinet Cura. Fondateur et directeur de l’Université Libre de la Connaissance. Publications : Rendez-vous avec la connaissance, Essai sur la pensée de Raymond Abellio, Éditions Le Manuscrit, 2004. Le dévoiement du christianisme, Éditions Sulliver, 2009. Traversée de la conscience, roman, Éditions Sulliver, 2011.

Aurélien Demars

  Aurélien Demars (Université Savoie Mont-Blanc ; IRPhiL – Université Jean Moulin Lyon 3) – Docteur en philosophie (2007), il enseigne en lycée et à l’Université Savoie Mont-Blanc. Ses recherches sont consacrées auxrapports entre philosophie et littérature, ainsi qu’à la circulation des idées et des images du mal, depuis la modernité jusqu’aux pensées existentielles des XX^e et XXI^e siècles, en particulier entre Europe de l’Est (spécialement en Roumanie) et Europe de l’Ouest. Il a co-édité les Œuvres de Cioran en « Bibliothèque de la Pléiade » (Gallimard, 2011) et est co-directeur de la série d’ouvrages collectifs Cioran, archives paradoxales, nouvelles approches critiques (Classiques Garnier, 2015-2021). Il est l’auteur de nombreuses études sur les questions existentielles et sur Cioran, Fondane, Chestov, Simmel…

Édouard Jourdain

  Enseignant chercheur en théorie politique (EHESS/Polytechnique). Il a notamment publié Proudhon contemporain(CNRS Editions, 2018), et Théologie du capital (PUF, 2021). 

Georges Lapierre

  Depuis de longues années, il partage son temps entre l’État d’Oaxaca au Mexique et le sud de la France. Il a participé à des ouvrages à caractère collectif : L’Incendie millénariste, os Cangaceiros, 1987 ; Hommes de maïs, cœur de braise, l’Insomniaque, 2002 ; La voie du jaguar, l’Insomniaque, 2008 ; Días rebeldes, Crónicas de insumisión, Octaedro, 2009 ; Flauta de luz, n^o 4 et 5, 2018. À titre individuel, il a publié : Le mythe de la raison, l’Insomniaque, 2001 ; La commune d’Oaxaca, chroniques et considérations, Rue des Cascades, 2008 ; Être ouragans. Écrits de la dissidence, l’Insomniaque, 2015 ; et trois fascicules dans un esprit anthropologique et critique : Les ours prennent souvent la forme humaine (2016) ; Le chamane et le serpent à sonnette (2017) ; Una tormenta perfecta (2018). Un texte sur la Vierge de Guadalupe, Vierge indienne et christ noir, est paru en feuilleton sur le site lavoiedujaguar.

Michael Löwy

  Né au Brésil, il vit à Paris depuis 1969. Philosophe marxiste et écosocialiste. Directeur de recherches émérite au CNRS, il enseigne à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Parmi ses nombreux ouvrages, on relèvera : Paysages de la vérité : introduction à une sociologie critique de la connaissance, Anthropos, 1985 ; Rédemption et utopie : le judaïsme libertaire en Europe centrale, PUF, 1988 ; Révolte et mélancolie : le romantisme à contre-courant de la modernité (avec Robert Sayre), Payot 1992 ; Walter Benjamin : avertissement d’incendie. Une lecture des thèses sur le concept d’histoire, PUF, 2001; Écosocialisme, Mille et une nuits, 2011; La révolution est le frein d’urgence. Essais sur Walter Benjamin, Éditions de l’Éclat, 2019.

Michel Maffesoli 

  La recherche sociologique de Michel Maffesoli s’est développée autour de la thématique du lien social communautaire et de l’imaginaire postmoderne. Professeur Émérite à la Sorbonne, sa sociologie repère des pratiquessociales, des cultures naissantes, qui sont autant de preuves rassemblées dans la modernité pour venir étayer son projet de saisir la dimension plurielle du social, son polythéisme, la socialité en acte. Parmi une œuvre prolifique, on peut relever : La violence fondatrice (avec Alain Pessin), éditions Champ urbain, 1978 ; La Violence totalitaire, Méridien-Klincksiek, 1979 ; L’Ombre de Dionysos, Le livre de Poche, 1982 ; Le temps des tribus, La Table Ronde, 1988 ; La transfiguration du politique, La Table Ronde, 1992 ; Du nomadisme. Vagabondages initiatiques, La Table ronde, 1997 ; Notes sur la postmodernité : le lieu fait lien, Éditions du Félin, 2003 ; Écosophie, Cerf, 2017 ; La nostalgie du sacré, Cerf, 2020 ; L’Ère des soulèvements, Cerf, 2021.

Stéphane Sangral 

  Stéphane Sangral est poète, philosophe et psychiatre. Il est l’inventeur du concept d’individuité. Toute son œuvre peut se résumer à une interrogation sur l’étrangeté d’être, et plus précisément d’être conscient d’être conscient. voire même, elle peut se résumer à la description et la conjuration d’une impossible inscription dans l’être. La conscience réflexive, c’est-à-dire le fait d’être conscient d’être conscient, étant une boucle conceptuelle, sera à l’origine de cette esthétique de la boucle que l’on retrouvera aussi bien dans sa poésie que dans sa philosophie. La figure de la boucle servira autant à revenir sur sa propre écriture (dans un processus d’autocritique sans fin, et dans une tentative d’accéder à une méta-écriture) qu’à creuser par ses rotations le corps textuel pour en faire émerger plus de sens. Cette figure de la boucle illustrera aussi la difficulté d’inscrire l’existence dans autre chose que dans le fait de tourner en rond.

Bibliographie :

1/ Cycle de philosophie sociale : « Sous la forme » :  - Fatras du Soi, fracas de l’Autre, Éditions Galilée, 2015.

 2/ Cycle de poésie : « l’absence s’enfle » : Méandres et Néant, Éditions Galilée, 2013.

  - Ombre à n dimensions (soixante-dix variations autour du Je), Éditions Galilée, 2014.

  - Circonvolutions (soixante-dix variations autour d’elles-mêmes), Éditions Galilée, 2016.

   - Là où la nuit / tombe, Éditions Galilée, 2018.

   - Infiniment au bord (soixante-dix variations autour du Je), Galilée, 2020.

3/ Cycle pour le moment sans publication : « et vient le soir ».  

4/ Cycle de philosophie ontologique : « et l’azur épuisé jusqu’au bout du miroir… » 

   - Des dalles posées sur rien, Éditions Galilée, 2017.

   - Préface à ce livre, Éditions Galilée, 2019.

Alain Santacreu 

  Il a refondé en mai 2019 la revue Contrelittérature (21 numéros parus entre 1999 et 2008) dans une nouvelle version éditoriale. Il a publié deux romans, Les sept fils du derviche (1999) et Opera Palas (2017), ainsi qu’un recueil d’essais : Au cœur de la talvera (2010). Il a dirigé plusieurs ouvrages collectifs dont La Contrelittérature. Un manifeste pour l’esprit (Éditions du Rocher, 2005) et Du religieux dans l’art (Éditions L’Harmattan, 2012).